Taxe à 75%. Les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 en grève fin nov

peopljokes a écrit:désolé également! 

Tu pourrais aller faire un tour dans le présentoir stp !!!

colombo a écrit:

peopljokes a écrit:désolé également! 

Tu pourrais aller faire un tour dans le présentoir stp !!!

FAIT! 

" On appauvrit le football "



Patrick Le Seyec : « La fiscalité française et les charges sociales atteignent des niveaux insupportables. »
Président de la Berrichonne, Patrick Le Seyec est solidaire de ses homologues du football français contre le projet gouvernemental de la taxe à 75 %

Jeudi, les représentants du football français ont été reçus à l'Élysée par François Hollande afin de réclamer un aménagement de la taxe à 75 % qui va toucher les clubs professionnels. Mais le Président de la République n'a pas cédé face aux pressions et les patrons de club ont maintenu la menace de grève des matchs de L1 et L2 prévue de vendredi 29 novembre à lundi 2 décembre. Patrick Le Seyec, président de la Berrichonne, explique pourquoi les clubs de Ligue 2 sont solidaires de ceux de Ligue 1.

Patrick, pouvez-vous nous expliquer ce qu'est la taxe à 75 % ?
« Lorsque le président Hollande a été élu en 2012, une de ses promesses était de taxer à 75 % tous les salaires au-dessus d'un million d'euros. Cette taxe individuelle a d'abord été retoquée par le Conseil constitutionnel. Mais le gouvernement est revenu à la charge et l'a reportée sur toutes les entreprises ayant des employés touchant plus d'un million d'euros, dont les clubs de football. »
" Une journée blanche pour ouvrir les stades à un large public "
En quoi cela gêne-t-il les clubs de foot ?
« Quand on parle de fiscalité, il faut le faire et la comparer au niveau européen. Que ça soit en Espagne, en Italie, en Allemagne ou en Angleterre, les taxes et les charges qui pèsent sur le football sont nettement moins importantes qu'en France alors que les droits télés y sont plus importants. Aujourd'hui, le foot français a fait des efforts en captant d'excellents joueurs afin de redorer le blason de la Ligue 1 et de participer régulièrement aux phases finales de la Ligue des Champions. A partir du moment ou la fiscalité française et les charges sociales atteignent des niveaux insupportables, la problématique qui se pose, c'est de voir ces grands joueurs quitter la France. Par voie de conséquence, on appauvrit les clubs phares de L1. Ceux-ci sont déjà en difficulté économique du fait de la baisse récente des droits TV et de la disparition, il y a quelques années, du Droit à l'image collectif (DIC). Cette nouvelle taxe, si elle est maintenue, mettra obligatoirement le foot français en grand danger. »

Elle n'est pourtant prévue que sur deux ans ?
« On se rappelle de la vignette et de la CSG qui avaient été mises en place sur le court terme… Et puis, il y a cette rétroactivité que le gouvernement a sortie de son chapeau et qui est injuste. »

On voit mal les conséquences sur la Berrichonne qui ne possède pas de joueur payé plus d'un million d'euros par an ?
« Pour vous expliquer, je vais citer ce qu'a dit Vincent Labrune, le président de Marseille, lors de notre dernière réunion à l'UCPF (Union des clubs professionnels de football). Il a exprimé clairement les choses en rappelant que la taxe à 75 % coûterait 8 M€ à l'OM et que c'est exactement la somme que le club marseillais a versée aux clubs de L2 pour son recrutement de l'été dernier. L'OM a ainsi alimenté les caisses des clubs de L2 et valorisé leurs centres de formation. Mais Labrune a aussi indiqué qu'il ne pourrait pas renouveler ces achats la saison prochaine en payant cette taxe. Les clubs de L2 vont donc aussi être appauvris par cette fiscalité. Vu l'impact du phénomène, les clubs de L2 sont ainsi 100 % solidaires avec leurs collègues de L1. »
Pour contester cette taxe, vous envisagez une grève fin novembre. Est-ce un bon moyen de vous faire entendre ?
« Suite à l'entrevue des instances dirigeantes du football français avec le président Hollande, jeudi, notre rôle est d'expliquer le contenu exact de cette taxe et son impact sur l'avenir. Nous avons ainsi décidé d'une journée blanche, fin novembre, où il est prévu d'ouvrir les stades à un large public, aux écoles de foot et à nos élus afin de leur expliquer le pourquoi et le comment de notre position. »
Pensez-vous que cela sera suffisant pour faire reculer le gouvernement ?
« Nous allons mesurer pendant le mois de novembre ce que cette journée peut avoir comme effet. On peut aussi espérer que les dirigeants du foot français seront de nouveau reçus par le président. La priorité, durant cette période, est d'obtenir un report de la rétroactivité de cette taxe, car c'est surtout cela qui est inacceptable. Tous les clubs ont monté leur budget 2013-2014 et sont passés devant la DNCG (le gendarme financier du foot français). Avec cette taxe, tous les budgets sont faux et deviennent aujourd'hui imprévisibles. »
Avez-vous chiffré ce que ça représente pour la Berrichonne ?
« Non, la projection est difficile est à faire. Mais, à la Berri, nous avons déjà constaté ces derniers temps que les transferts sont devenus très compliqués et que le fruit du travail accompli au centre de formation est difficilement valorisé. Cette taxe va forcément fragiliser tous les centres de formation. »
Cela aura-t-il un impact sur le personnel employé dans les clubs ?
« Si le foot français est en danger, ce sera la totalité des salariés et des employés induits (25.000 sur le territoire) qui seront également pris dans cette mouvance folle. Je voudrais rappeler quelques chiffres : les taxes et charges versées par le foot français représentent déjà 700.000 € et que cette somme est supérieure aux droits TV (600.000 €). La question va également se poser sur les 130 millions d'euros que le football professionnel reverse au sport amateur. Est-ce que cette manne sera toujours aussi importante si cette taxe à 75 % est maintenue ? »
Propos recueillis par Pierre-Yves Rochcongar sur la nr