LIGUE DES CHAMPIONS 2008/2009

A l'issue de près de 5 heures d'auditions, le Procureur a requis huit ans de prison contre le supporter olympien. Jugement attendu sous 48 heures...

Le procès de Santos Mirasierra, détenu en prison depuis le soir du match Atlético-OM le 1er octobre dernier, s'est déroulé aujourd'hui à partir de 10h30. Le Procureur du tribunal pénal de Madrid a requis la même peine que le ministère public : huit ans de prison pour "trouble de l'ordre public" et "attentat contre l'autorité public". Nos deux envoyés spéciaux et notre correspondant permanent dans la capitale espagnole vous ont fait suivre le déroulement du procès en direct sur LaProvence.com. Revivez les temps forts, minute par minute :

9h15 : la famille Mirasierra arrive au tribunal
La famille de Santos Mirasierra, le supporter de l'OM qui a bousculé un agent des forces de l'ordre lors du match contre l'Atlético Madrid en octobre dernier, et dont le procès s'ouvre aujourd'hui, vient d'arriver avec une heure d'avance devant le tribunal correctionnel de Madrid. La famille, qui n'a pas encore pu pénétrer dans les enceintes du tribunal, est arrivée en compagnie de l'avocat de Santos, Me Erlantz Ibarrondo-Merino et de Me Gilbert Collard.

10h10 : Santos est arrivé
Santos Mirasierra est arrivé au "Juzgado de lo Penal", à Madrid, menotté et encadré par deux policiers de la Guardia civil. Il porte un jean et une veste bleu gris. Les Ultras marseillais l'ont accueilli par des "Santi, Santi !", lancés dans le hall du tribunal.

10h30 : ouverture des débats
La juge Caridad Hernandez vient d'ouvrir la séance. Elle a expliqué que toutes les déclarations seraient traduites en espagnol et en français. Ouverture des débats avec la lecture de l'acte d'accusation. Santos est assisté d'une interprète, il est assis au premier rang, encadré par deux policiers. Sa famille se trouve trois rangs derrière lui. Quatorze caméras filment l'audience et soixante-deux journalistes sont présents.

10h53 : le Procureur verse des images à charge
Dès l'ouverture du procès, le Procureur a fait verser au dossier des images à charge pour décrédibiliser les témoins de la défense. Il interroge actuellement Santos et toutes les questions sont traduites.

11h12 : visionnage des photos et de la vidéo
L'heure est à l'étude des photos sur lesquelles on voit Santos pousser le policier dans le dos. Le Procureur conteste la présence d'une femme, Santos la lui montre sur le cliché. Après les photos, c'est le visionnage de la vidéo où Santos pousse le policier espagnol. Des extraits non chronologiques sont proposés par l'accusation.

11h27 : son avocat l'interroge
Le Procureur a fini d'interroger Santos. Il est désormais questionné par son avocat, Me Erlantz Ibarrondo-Merino. Santos répond en espagnol, l'interprète n'intervient plus.

11h45 : le policier reconnait ne pas l'avoir vu
C'est le début des auditions des témoins, à Madrid, dans l'enceinte du "Juzgado de lo penal". Le premier à se présenter est un policier espagnol. Le policier, celui qui a reçu la chaise, vient de reconnaitre ne pas avoir vu Santos lui jeter de siège : "Ce sont mes collègues qui me l'ont dit." Il affirme que Santos a été surveillé tout le match et qu'il a été arrêté pour éviter une émeute.

12h15 : "J'ai porté plainte après avoir vu Santos à la télé !"
Audition du deuxième policier, celui qu a été poussé dans le dos : "Je n'ai pas vu Santos me pousser dans le dos. j'ai décidé de porter plainte après avoir vu les images à la télé. Par contre, je l'ai vu un siège à la main." L'avocat, Me Erlantz Ibarrondo-Merino, a demandé que soit projetée la première audition du policier. La juge a refusé. L'avocat fait remarquer au témoin que dans sa première déclaration, il n'avait pas cité Santos comme coupable des faits, mais seulement dans sa deuxième audition. Réponse du policier : "Entre-temps, j'ai regardé la télé et vu les images."

12h26 : le juge ordonne une pause de dix minutes
Le juge vient d'ordonner une pause de dix minutes dans le procès de Santos Mirasierra. Après les questions posées au principal intéressé, place aux auditions des témoins.

12h56 : reprise de l'audience
Après un quart d'heure de pause, l'audience reprend. Pendant la pause, Me Erlantz Ibarrondo-Merino a déposé un recours pour protester contre la récusation des témoignages des huit Ultras marseillais par l'accusation. Est appelé à la barre le policer marseillais du Groupes des Violences Urbaines.

13h06 : la demande de la juge
Pendant l'audition du policier français, la juge Caridad Hernandez a demandé qu'on cesse de parler de la banderole des Ultras. "Ce n'est pas l'objet du procès, a-t-elle dit, d'autres tribunaux peuvent juger cette affaire." L'avocat Me Erlantz Ibarrondo-Merino a protesté : "Votre honneur, c'est justement la base de l'affaire." Le policier marseillais du Groupe des Violences Urbaines a rappelé que les décisions prises lors de la réunion la veille avec l'UEFA n'avaient pas été respectées: "Quand j'ai été prévenu qu'i y avait un problème avec la banderole, les policiers avaient déjà chargé."

13h11 : les Bukaneros sont entendus
L'un des supporters du Rayo Vallecano, cité par la défense, est actuellement entendu. Le témoin reconnaît avoir été arrêté pour des tags sur les murs du stade Vicente-Calderon, comme le lui rappelle le Procureur. Mais il déclare : "Quand les sièges ont été jetés, Santos se trouvaient en bas de la tribune. Il ne pouvait pas les lancer." Le Procureur lui montre des images de Santos rejoignant le haut de la bouche d'évacuation. Mais celles-ci ne démontrent pas que le supporter marseillais a eu un siège en main. Ismael, un autre Bukaneros, quatrième supporter appelé à la barre par la défense, vient de déclarer à la cour : "Lorsque Santos a poussé le policier, il y avait une fille en sang au sol et on lui marchait dessus."

13h24 : la banderole au coeur des débats
Alors que le juge a demandé à la reprise de l'audience de cesser d'évoquer la banderole des Ultras, les débats se poursuivent sur ce thème. le procureur interroge ainsi un Bukaneros sur ce thème : "Selon vous, a-t-elle une connotation raciste", demande le Procureur. "Loin de là", répond le supporter, qui a rencontré Santos lors du mondial anti-raciste à Rome.

13h46 : problème avec l'interprète
Me Erlantz Ibarrondo-Merino vient de se plaindre à la cour de la faible qualité de la traduction. "J'ai un problème, votre honneur, je n'ai pas l'impression que tout soit correctement retranscrit." La juge a tranché immédiatement : "Il n'y a pas de problème, maître, c'est l'interprète officielle."

14h : Guy Cazadamont à la barre
Guy Cazadamont, le directeur de la sécurité et de l'organisation de l'Olympique de Marseille a été appelé à la barre à 13h42. Il a rappelé que la banderole des Ultras était entrée en Espagne pour la quatrième fois, le jour des incidents. "Il n'y a jamais eu de problème les fois précédentes. Quand j'ai été informé du problème de la banderole, les incidents avaient commencé. Personne n'a tenu compte des accréditations prioritaires délivrées par l'UEFA, ni des responsabilités de chacun. Avant chaque rencontre, il est prévu d'organiser une cellule de crise. Or, ni l'UEFA ni les dirigeants de l'OM n'ont été informés. La cellule de crise ne s'est pas tenue." Le Procureur : "Si vous aviez demandé d'enlever la banderole, les supporters l'auraient-ils fait ?" Guy Cazadamont : "Oui, nous sommes en relation permanente avec eux et notre échange permet d'éviter les conflits."

14h09 : la porte-parole des Ultras finalement appelée
Alors que les Ultras ont été récusés, Me Erlantz Ibarrondo-Merino a finalement obtenu le droit de faire témoigner Christine Valette, la porte-parole du groupe de supporters. Le Procureur a demandé de revisionner les images de la chaine Antena 3 pour confirmer les dires de la supportrice jetée à terre. Les images ont montré qu'elle avait été jetée au sol, que Santos est intervenu pour la soulever avant qu'elle ne soit éloignée par d'autres supporters. Il a notamment été question de ses blessures. "Avez-vous été blessée ?", a demandé le Procureur. "Je peux vous montrer mes cicatrices", a proposé Christine Valette. "Ce n'est pas la peine, nous ne sommes pas là pour cela", a répondu la juge, Caridad Hernandez.

14h24 : incident à cause de la traduction
L'avocat de Santos, Me Erlantz Ibarrondo-Merino a finalement obtenu de citer à la barre deux supporters appartenant aux Ultras. Leurs témoignages est destiné à innocenter Santos sur le jet de chaise et prouver qu'il a négocié avec les policiers. Mais pendant la deuxième audition, un nouvel incident sur la traduction est intervenu, entraînant la protestation de la famille de Santos. La juge a rappelé qu'elle ne tolérerait pas de manifestation pendant les auditions.

14h35 : les auditions sont terminées
La juge Caridad Hernandez a demandé aux deux parties de passer aux conclusions. Les auditions sont terminées. La défense a présenté un film de plusieurs minutes pour remettre les faits dans l'ordre.

14h47 : "La banderole était une provocation"
Pendant son réquisitoire, qui n'est toujours pas terminé, le Procureur vient de déclarer : "La banderole affichée par les Ultras était une provocation, car il y avait pratiquement la même en face." Sauf que l'une est condamnée par la Licra, l'autre autorisée, ce qui n'a pas été soulignée.

15h17 : "Si trouble de l'ordre public il y a eu..."
Dans sa plaidoirie, l'avocat de Santos, Me Erlantz Ibarrondo-Merino s'est élevé contre l'accusation : "Si trouble de l'ordre public il y a eu, il est la conséquence de la charge policière."

15h20 : le Procureur requiert huit ans de prison
Alors que les audiences du procès de Santos Mirasierra sont terminées, le Procureur a requis la même peine que le ministère public. Le supporter olympien encourt huit ans de prison.

15h40 : gros coup de colère de la famille
A l'issue du procès, la famille Mirasierra s'est inquiétée du sort de Santos, en élevant la voix : "Ce procès a été une grosse mascarade, a déclaré sa soeur Lucile. Tout le monde n'a pensé qu'au match retour, en se fichant complètement de mon frère..."

16h00 : jugement en délibéré
Après près de cinq heures de procès, le Procureur a donc maintenu les chefs d'accusation contre Santos. Le jugement devrait être connu d’ici 48 heures.

colombo a écrit:La tête de mort représente un symbole facho en espagne !